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1Monsieur, je vous supplie très humblement me pardonner si despuis mon arrivée
2en ce pays ne vous ay plus tost escript. Vous excuserés, s’il vous plaict, que n’aye
3faict long sejour en ung lieu. Je suis de retour despuis deux jours de ce pays de
4Piccardie où j’ay esté aux nopces de mon jeune frère qui a espouzé une bien honneste
5damoyselle près de Soissons et à mon retour, j’ay treuvé la cour en ceste ville
6où l’on ne parle que de se préparer pour les nopces du roy de Navarre et
7de Madame, lesquelles se doibvent faire pour tout ce present moys. Le roy
8et messeigneurs ses frères, le roy de Navarre et messieurs les princes
9de Condé, monsieur de Guyse et aultre jeunesse gailliarde, sont allés à Sainct
10-Germain en Laiz despuis troys jours pour courre le cerf et aussi pour
11prendre une certaine beste qui a mangé et deffaict beaucoup de gens. La reyne
12-mère et Madame sont à Sainct Mort. Tout se doibt rassembler dans
13deux jours en ceste ville où nous attendons monseigneur et madame
14de Lorreyne. Le roy y a envoyé monsieur d’Ourche pour accelerer leur
15partement et avons ce jourd’huy receu nouvelles dudict sieur d’Ourche, lequel
16les a treuvé à Nancy le neufviesme, qui feut mecredi dernier. Nous attendons
17son retour aujourd’huy ou demain. Ces jours passés, monsieur de Montenet,
18grand prevost de France, est decedé et son office supprimé. Pour le moins
19l’on ne faict contenance d’en prouvoir personne. Je diligente le plus que
20je puis mes affaires pour m’en retourner au plustost, cependant
21Monsieur, je supplieray Notre Seigneur en vous baisant les mains,
22vous tenir en sa saincte garde. De Paris, en l’hostel de Lorreyne, ce
23XIIIIe julliet 1572
24Votre très humble allié et affectionné serviteur
25Jacques du Fay